PAPSE

17-04-2024
Projets et Initiatives

PROJET D’AMELIORATION DES PERFORMANCES DU SYSTEME EDUCATIF

Financement du Groupe de la Banque mondiale

Objectif de développement

L’objectif de développement du projet proposé est d’améliorer la qualité, l’équité et l’accès dans le secteur de l’éducation.

Composantes

  • Améliorer les compétences des enseignants et accompagner les élèves
  • Voies essentielles vers un système ouvert, résilient et inclusif
  • Bonne gouvernance et amélioration de la qualité de service


A. Contexte national

 

1.         Au cours de la dernière décennie, le Sénégal a connu une croissance solide se traduisant par un taux de croissance annuel du PIB réel de 5 pour cent sur la période allant de 2010 à 2019, ce qui correspond à un taux de croissance par habitant d’environ 2,1 pour cent. Cette croissance du Sénégal a été supérieure à la moyenne de 4,1 pour cent de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne (ASS). Cependant, cette solide performance économique des dernières années ne s’est pas traduite par une réduction proportionnelle de la pauvreté et des inégalités. L’incidence de la pauvreté n’a baissé que de 41,5 pour cent en 2011 à 37,8 pour cent en 2018/19, d’après l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM). Avec une réduction annuelle moyenne de 0,4 point de pourcentage, le bilan du Sénégal n’est pas à la hauteur de celle des 15 pays d’Afrique subsaharienne les plus performants qui ont réussi à réduire leur taux de pauvreté de 1 à 3,4 points de pourcentage par an. Plus particulièrement, les inégalités sont restées à peu près au même niveau sur la période considérée, avec un coefficient de Gini stable à 0,35 et des disparités spatiales et sociodémographiques persistantes, y compris celles liées au genre. Le capital humain, l’accès et la qualité des infrastructures restent faibles.

 

2.         La flambée de COVID-19 a mis fin à des années de forte performance économique. Les effets conjugués de la récession mondiale, des perturbations des chaînes d’approvisionnement et des mesures de confinement induites par la COVID-19 ont fait payer un lourd tribut à l’économie : la croissance a chuté de 4,4 pour cent en 2019 à -0,7 pour cent en 2020. Cette première récession depuis 1990 est la conséquence de la faiblesse des activités dans le secteur des services, en particulier l’immobilier, l’hôtellerie et l’industrie du tourisme, et les technologies de l’information et des communications. Le taux d’inflation est également passé de 1 pour cent en 2019 à 2 pour cent en 2020 suite à la hausse des prix du transport et des denrées alimentaires provoquée par les mesures de confinement et la perturbation des chaînes d’approvisionnement. Le système de protection sociale est bien établi mais il n’est pas encore exploité en tant que plateforme pour renforcer l’équité et l’efficacité des réponses aux chocs et des dépenses sociales dans l’ensemble des secteurs. En outre, la faible productivité de la main-d’œuvre constitue un obstacle de taille à une croissance équitable et à une transformation structurelle inclusive.

 

3.         Les faibles niveaux de dépenses et les mauvais résultats relevés dans les secteurs essentiels à une croissance inclusive sont les principaux axes auxquels le Plan Sénégal émergent (PSE) Phase II s’attaque. Les dépenses publiques dans les secteurs de l’agriculture, de l’éducation et de la santé ont été peu élevées et relativement inefficaces. Malgré les récentes tendances positives (augmentation de la croissance moyenne des secteurs de l’agriculture et de l’élevage de 3,2 pour cent sur la période 2000-2016 à 8,1 pour cent sur la période 2014-17[1]), la performance agricole a été volatile. Il y a eu peu de gains de productivité malgré le fort potentiel du secteur et la part importante de main-d’œuvre qu’il emploie. En outre, le Sénégal présente actuellement l’un des Indices du capital humain (ICH) les plus faibles au monde. L’ICH de 0,42 du Sénégal veut dire qu’un enfant né au Sénégal aujourd’hui ne réalisera que 42 pour cent de son potentiel de productivité à l’âge adulte. Les dépenses publiques pour l’éducation, exprimées en pourcentage du PIB, ont baissé de 3,2 à 2,2 pour cent entre 2013 et 2018. De même, les dépenses pour la santé (exprimées en pourcentage des dépenses totales) se situent à 5,2 pour cent en 2019, ce qui correspond à environ 10 points de pourcentage de moins que l’objectif de 15 pour cent convenu par les pays de l’Union africaine.


B. Contexte sectoriel et institutionnel

 

1.         Le système éducatif sénégalais fait face à des défis de taille, y compris des faibles taux de scolarisation et d’achèvement, de faibles niveaux d’instruction et de mauvaises conditions d’apprentissage. Entre 2010 et 2018, les indicateurs clés de l’éducation au Sénégal ont largement stagné, à l’exception de l’Indice de parité des sexes (IPS) dont la valeur cible a été atteinte dans tous les cycles d’enseignement, à l’exception de l’enseignement supérieur. Les taux bruts de scolarisation (TBS) ont baissé aux niveaux primaire et collège et ont légèrement augmenté au niveau lycée et au niveau supérieur. Ainsi, dans le primaire, le TBS a légèrement baissé, passant de 79 à 78 pour cent entre 2010 et 2018 et dans les collèges, il est passé de 61 à 54 pour cent, soit une baisse de 7 points de pourcentage. Dans le préscolaire, le TBS est passé de 17 à 16,4 pour cent entre 2015 et 2019. Concernant l’accès universel, le secteur n’a pas encore atteint ses cibles en rapport aux Objectifs du Millénaire pour le Développement, le Taux d’achèvement du primaire (TAP) ne se situant qu’à 56 pour cent. La Figure 1 présente le TBS, le TAP et l’IPS en 2010 et 2018. Contrairement aux TBS, l’IPS s’est amélioré depuis 2010, à part dans l’enseignement supérieur. Le taux de parité des sexes est supérieur à 100 pour cent dans l’enseignement primaire et secondaire. Le fait que les taux de scolarisation soient plus élevés pour les filles indique qu’il y a des problèmes de scolarisation en ce qui concerne les garçons. La scolarisation au niveau de l’enseignement supérieur s’est également fortement améliorée avec une augmentation de 33 points de pourcentage entre 2010 et 2018.