Le Sénégal à l’honneur à New York : le Ministre de l’Éducation nationale plaide pour un financement durable et souverain de l’apprentissage fondamental
Le Sénégal a été mis à l’honneur ce mardi à travers la participation remarquée du Ministre de l’Éducation nationale à l’événement Disrupt to Deliver : Financer l’avenir de l’apprentissage fondamental, organisé en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies. Convoqué par l’ADEA, la Fondation Hempel, Human Capital Africa, Africa Practice, TaRL Africa, l’UNICEF et VVOB, en collaboration avec la Fondation Gates et la Coalition mondiale pour l’apprentissage fondamental, cet événement de haut niveau a réuni États membres, communautés économiques régionales, société civile, secteur privé et partenaires multilatéraux.
L’objectif : catalyser l’action pour améliorer l’apprentissage fondamental et accélérer la réalisation de l’ODD 4 en Afrique.
Un plaidoyer pour des financements endogènes et cohérents
Le dialogue de cette année a porté sur les stratégies nationales résilientes mises en œuvre dans un contexte de raréfaction des ressources et de baisse de l’aide publique au développement. Les discussions se sont articulées autour de quatre priorités : garantir un financement durable des programmes, optimiser l’utilisation de l’APD et de la philanthropie, identifier des interventions efficaces et évolutives, et mobiliser les parties prenantes pour obtenir des engagements financiers concrets.
Dans son intervention, le Ministre de l’Éducation nationale du Sénégal a présenté la réponse nationale à ces défis, mettant en avant de nouvelles stratégies de financement fondées sur les ressources endogènes. Il a exhorté les partenaires techniques et financiers à aligner leurs interventions sur les priorités nationales et à éviter les initiatives dispersées, afin d’assurer davantage de cohérence, d’harmonie et d’impact.
Le Sénégal, modèle de réforme linguistique
Le leadership du Sénégal a été largement salué, en particulier dans le domaine des politiques éducatives et linguistiques. Le pays a été cité en exemple grâce à la réforme du Modèle harmonisé d’éducation bilingue au Sénégal (MOHEBS), qui combine pédagogie innovante et promotion des langues nationales.
Les participants ont souligné la pertinence de la stratégie sénégalaise, qui refuse désormais de confier le sort de réformes aussi structurantes aux seuls partenaires extérieurs. Le Ministre a rappelé que le brusque arrêt de l’appui de l’USAID au MOHEBS doit servir de leçon et encourager les pays africains à compter d’abord sur leurs propres ressources pour financer les politiques publiques.
Entretiens bilatéraux en marge de l’événement
En marge de la rencontre, le Ministre a eu des échanges fructueux avec plusieurs personnalités, dont ses homologues du Soudan du Sud, Dr Kuyok, et d’Angola, Dr Victor Hugo Guilherme. Il a également rencontré M. Piper de la Fondation Gates, des responsables de l’ADEA, ainsi que des compatriotes sénégalais très impliqués dans le secteur éducatif aux États-Unis : Mme Raby Gueye de Teach For Senegal et Mme Fara Ndiaye de Speak Up Africa.
Un signal fort
En défendant à New York la vision du Sénégal, le Ministre a rappelé que l’avenir de l’éducation africaine doit s’appuyer sur des financements souverains et cohérents. Le pays s’affirme ainsi comme un acteur majeur du plaidoyer international en faveur d’un apprentissage fondamental inclusif, durable et résolument ancré dans les réalités nationales.